Le Grand Conseil Vaudois, grâce notamment à l’engagement de notre syndique Claudine Wyssa a accepté 453 millions pour le tram Lausanne – Renens et avec un crédit d’étude de 14 millions pour le prolongement vers Bussigny.

tram

Texte de l’article du 24heures du 15.06.2016 page 21:

 

Plus de 453 millions engagés pour le tram Renens-Lausanne dans un climat de réconciliation entre villes et campagnes

Transports
Les députés ont presque tous accepté l’engagement de l’Etat à hauteur de 453 millions pour le tram Renens-Flon et les bus
à haut niveau de service

L’époque des clivages ville-campagne semble révolue au Grand Conseil. Dans un élan presque unanime, les députés ont voté hier des prêts et crédits à hauteur de 453 millions pour la construction du tram Renens-Lausanne, l’installation des bus à haut niveau de service (BHNS) et l’étude du prolongement du tram jusqu’à Villars-Sainte-Croix.

Dans l’hémicycle, seul l’UDC d’Ecublens Michel Miéville s’est ouvertement inscrit en faux contre ce programme, contestant les séquences de construction entre le tram, l’extension du M1, le M3, l’enterrement du LEB, entre autres. Au vote d’entrée en matière, le plénum a donné sa bénédiction à 117 contre 2, avec 10 abstentions.

Finie l’époque où les élus de l’arrière-pays rechignaient sur le M2, le musée de Bellerive ou encore le lifting de Beaulieu. En fin de séance, Philippe Jobin, le chef du groupe UDC, où se recrute pourtant la majorité des sceptiques, notait que personne n’en était plus là: «Les gens travaillent en ville et habitent désormais à la campagne. Les infrastructures en ville, ils en ont besoin.»

C’est dans cette ligne que la conseillère d’Etat Nuria Gorrite, responsable du dossier, a défendu les nouvelles liaisons devant un parterre, à vrai dire, déjà convaincu: «L’agglomération, c’est l’endroit où se concentrent 52% des emplois du canton. C’est là que se focalise l’augmentation démographique. L’agglomération pousse vers l’ouest. Or, il faut pouvoir y entrer et en sortir. C’est un enjeu pour les gens qui n’y vivent pas.»

La PLR Claudine Wyssa, syndique de Bussigny, a salué un paquet de décrets qui parent au court terme et prévoient le long terme avec un crédit d’étude de 14 millions pour le prolongement vers Bussigny, jusqu’à Villars-Sainte-Croix: «Ce rattrapage dans le domaine des transports publics est nécessaire pour notre région autrefois laissée à la voiture.»

Dans cette belle célébration, des voix se sont tout de même élevées pour contester l’une des mesures d’accompagnement au tram, la rampe Vigie-Gonin. Cette nouvelle route, qui sera construite pour soulager le trafic de transit après la fermeture d’une partie de la rue de Genève, provoque une vague de contestations (lire ci-contre et «24 heures» du 31 mai).

Les Verts en particulier sont «dubitatifs», selon le terme de Martial de Montmollin. Ils s’inquiètent de la destruction d’une portion de nature (le petit bois du Flon) pour faire place au trafic individuel: «A Montpellier, par exemple, l’hypercentre n’a carrément plus de voitures.» Le député de La Gauche Jean-Michel Dolivo conteste aussi le barreau Vigie-Gonin et pointe les reports de trafic sur la petite ceinture de Lausanne.

Un court débat s’est engagé, rappelant les luttes qui ont lieu au Conseil communal de Lausanne. Le bout de route a été promis aux commerçants lausannois en échange du retrait de leurs oppositions. Il y a donc une difficulté patente à le retirer du projet. Les sceptiques ont, pour la plupart, tout de même voté les 453 millions, jugeant qu’il ne fallait pas «détricoter» le paquet présenté par le Conseil d’Etat.

A vue de nez, en comptant le temps que prendra le traitement des oppositions, qui iront vraisemblablement jusqu’au Tribunal fédéral, l’inauguration du tram devrait avoir lieu au début des années 2020.
Lise Bourgeois

Les oppositions s’ajoutent à la fronde

Entre ceux qui craignent une augmentation de trafic, ceux qui veulent le maintenir et ceux qui veulent sauver une forêt, le tram se retrouve face à de nombreux obstacles. C’est du moins ce qu’indique la liste des opposants à ce projet et aux mesures qui l’accompagnent. La Liberté nous apprenait en effet il y a quelques jours que l’association des commerçants du Flon n’est pas la seule à remettre en question le projet via un recours au Tribunal administratif fédéral. La liste compte notamment la Fnac, sise à Bel-Air, mais aussi le Lausanne-Palace. Une société immobilière fait aussi partie des mécontents. Les deux premiers ne s’expriment pas, mais l’article avance que la Fnac redouterait une diminution du trafic du côté de l’une de ses entrées, à la route de Genève. De son côté, le Palace craindrait un report de trafic à ses pieds, en raison de la création d’une nouvelle route – la rampe Vigie-Gonin – en remplacement précisément du tronçon de la route de Genève fermé pour laisser place au tram. A cela s’ajoute la fronde, bien connue, qui veut éviter le défrichement de la petite forêt des Côtes-de-Montbenon, prévu justement pour y faire passer la future rampe. Les élus Verts s’y sont officiellement opposés récemment. Et l’association My Flon, emmenée par le commerçant Guillaume «Toto» Morand, lutte depuis des années. Elle a lancé une pétition en ligne et dans la rue. La première comptait hier soir plus de 3200 paraphes alors que les instigateurs parlent de «plus de 1800» signatures récoltées, «principalement au Flon». La récolte continuera jusqu’au 21 juin. Et des «portes ouvertes sur la forêt» sont organisées samedi, dès 10 h, du côté de la galerie DémArt, Côtes-de-Montbenon 17. CI.M.